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mercredi 10 juin 2015

Motivations graffiti

De nombreuses raisons expliquent l'existence de graffitis. Certains relèvent de la communication pure et servent donc à diffuser un message, par exemple un messagepolitique, souvent (mais pas uniquement) un message politique clandestin : nationalismes régionaux en Irlande du nord, en Bretagne ou en Corse« V » de la victoire et de laliberté sous l'occupation nazie.
Certains graffitis contiennent des informations secrètes ou publiques se rapportant au lieu qui leur sert de support. C'est le cas par exemple des graffitis discrets et codés laissés par les cambrioleurs sur des habitations pour indiquer à leurs collègues si le lieu est intéressant, dangereux, mal gardé, etc. C'est le cas aussi des étoiles de David ou des mentions « juden » peintes ostensiblement sur les boutiques de commerçants juifs par les nazis en Allemagne dans les années 1930, inscriptions qui étaient souvent des appels à vandaliser les lieux, à molester leurs locataires et à boycotter les commerces. Dans le même registre, certains graffitis sont des messages diffamatoires ou desdénonciations anonymes émanant de « corbeaux » divers. Certains graffitis servent à baliser un territoire, comme le font les gangs criminels tels que les Crips et les Bloods àLos Angeles.
Parfois les graffitis peuvent être décrits comme des réactions à d'autres messages diffusés dans l'espace urbain, telles que les publicités détournées (« Le Pen » se voit ajouter « is » ou « dre ») ou commentées (« non à la malbouffe ! », « halte au porno ! ») et les panneaux de signalisation, ou des détournements d'autres graffitis (« vive le roi », qui devient « vive le rôti » dans les années 1930 en France). Le collectif des « déboulonneurs », créé en 2005, s'est par exemple spécialisé dans le graffiti sur des affiches publicitaires, dans un but militant de préservation du paysage.
De nombreux graffiteurs-artistes affirment justement créer leurs images en réaction à la saturation publicitaire : à des images aux buts vénaux, ils opposent des images gratuites ; à des messages faisant la promotion de produits standardisés, ils opposent une publicité pour eux-mêmes. Il s'agit d'ailleurs parfois de publicité au sens propre : publicité pour un disque diffusé de manière confidentielle, pour un groupe de rock, pour un artiste, ou pour un parti politique, notamment. Certains graffitis sont la simple expression, anonyme ou non, de sentiments : cris du cœur divers, joie (« il fait beau et je suis content »), déclaration d'amour (« Mélissa je t'aime ») ou de haine. On recense depuis l'antiquité de nombreux exemples d'hommages à des défunts, sur leurs sépultures (voir par exemple les tombes de certains artistes ou poètes au cimetière du Père-Lachaise à Paris) ou dans d'autres lieux : le mur de la maison de Serge Gainsbourgrue de Verneuil à Paris, était couvert de graffiti-hommages après le décès du chanteur. Les hommages de ce type sont courants aussi dans le graffiti « new-yorkais »31. Les attentats du 11 septembre 2001 ont généré une grande quantité de graffitis mémoriels, rendant notamment hommage aux services (police, pompiers) de la ville. Il est fréquent aujourd'hui que lorsqu'un tagueur meurt, les tagueurs qui le connaissaient lui rendent hommage en continuant à poser son « blaze », suivi de la mention R.I.P. ou R.E.P.
Années 1930, 1940, 1950, 2000… des inscriptions d'amoureux et de passants, sur le mur d'une chapelle de Bétharram.
De nombreux graffiteurs-artistes affirment justement créer leurs images en réaction à la saturation publicitaire : à des images aux buts vénaux, ils opposent des images gratuites ; à des messages faisant la promotion de produits standardisés, ils opposent une publicité pour eux-mêmes. Il s'agit d'ailleurs parfois de publicité au sens propre : publicité pour un disque diffusé de manière confidentielle, pour un groupe de rock, pour un artiste, ou pour un parti politique, notamment. Certains graffitis sont la simple expression, anonyme ou non, de sentiments : cris du cœur divers, joie (« il fait beau et je suis content »), déclaration d'amour (« Mélissa je t'aime ») ou de haine. On recense depuis l'antiquité de nombreux exemples d'hommages à des défunts, sur leurs sépultures (voir par exemple les tombes de certains artistes ou poètes au cimetière du Père-Lachaise à Paris) ou dans d'autres lieux : le mur de la maison de Serge Gainsbourgrue de Verneuil à Paris, était couvert de graffiti-hommages après le décès du chanteur. Les hommages de ce type sont courants aussi dans le graffiti « new-yorkais ». Les attentats du 11 septembre 2001 ont généré une grande quantité de graffitis mémoriels, rendant notamment hommage aux services (police, pompiers) de la ville. Il est fréquent aujourd'hui que lorsqu'un tagueur meurt, les tagueurs qui le connaissaient lui rendent hommage en continuant à poser son « blaze », suivi de la mention R.I.P. ou R.E.P.
La question d'hommage est, désormais, souvent liée à la notion de propriété, dans le sens où de plus en plus, les tagueurs posent le « blaze » d'amis, collègues, etc. Cette mouvance qui tend à s'accentuer a plusieurs origines : d'abord celle de faire plaisir à la personne ainsi honorée. Rituel fréquent au sein d'un « crew ». Cela se fait aussi beaucoup pour montrer aux autres un lien entre le « dédicacé » et le « dédicacer » si le premier a de la notoriété. Ensuite, il peut également s'agir de plagiat. Un rival décide d'usurper un nom qu'il a vu. Enfin, par phénomène de mode, des gens utilisent un blaze en vogue, pour en tirer le prestige. Ainsi la notion d'hommage dans le graffiti est assujettie à bien des débordements. Le propriétaire d'un nom n'est pas forcément celui qui en laisse les traces, et inversement, nombreuses sont les traces laissées à l'insu du propriétaire.
Des tags réalisés à l'acide à Chicago, aux États-Unis.
La mémoire en tant que trace est d'ailleurs un aspect important du graffiti : en gravant sur un arbre ses amours, en dessinant sur ses bancs d'école ou en inscrivant sur un mur le témoignage de son passage (comme les pionniers de la piste de l'Oregon, en 1864, ou comme « Kilroy » en 1944), l'auteur de graffiti transforme son support en un véritable pan de mémoire : mémoire collective, mémoire des événements, mémoire individuelle… Cette motivation prend un tour exemplaire avec Restif de la Bretonne qui tenait le journal de ses souvenirs sur les parapets des ponts de Paris. Le graffiti relève parfois de l'art visuel, de la littérature ou encore de l'humour. Il constitue alors une manifestation de l'esprit humain, poétique de par son aspect éphémère et altruiste de par son mode de diffusion. Enfin, certains graffitis relèvent du simple vandalisme, de l’incivilité, actions qui pour certains sociologues sont une manière d'affirmer son existence (« je casse donc je suis »). Certains jeunes peuvent en effet trouver à travers le graffiti, un désir de revanche sur la vie et d'affirmation de soi, ou encore un moyen d'oublier la morosité et la tristesse de leur vie.
Le graffiti « hip-hop », ou « tag », qui représente 90 % des graffitis aux États-Unis  et sans doute autant dans la plupart des pays, est un cas complexe. Il se donne souvent des ambitions esthétiques mais constitue dans le même temps une forme de langage secret, destiné à n'être compris que par une population limitée, ce qui ne va pas sans irriter le public qui perçoit bien qu'on lui impose la vue d'images qui ne lui sont pas destinées.
Le « tag » a effectivement sa culture propre. Chaque tagueur a un pseudonyme et une signature (blaze) qu'il utilise pour revendiquer des œuvres ambitieuses mais aussi (plus couramment, car c'est plus facile), pour signaler sa présence dans un lieu et se faire connaître, transformant la ville en une sorte de jeu de piste et de stratégie géant. Un tagueur peut avoir plusieurs talents : une capacité à peindre dans des endroits difficilement accessibles, l'énergie et le culot suffisants pour écrire son nom partout (le vocabulaire consacré est explicite : « exploser », « détruire », « cartonner », etc.) ou encore un talent artistique véritable.
Le but du « tag » est apparemment difficile à expliquer. Il s'agit de la forme de graffiti qui déclenche le plus de controverses, notamment du fait de l'ampleur du phénomène mais aussi, sans doute, du fait qu'il est l'expression d'une culture bien définie. Pour certaines personnes, le tag est avant tout du vandalisme dont le but est alors la destruction ; ils peignent alors illégalement. Mais pour d'autres, le graffiti est un art de vivre, un loisir qu'ils pratiquent dans des terrains légaux, cette frontière entre ces deux faces est parfois inexistante : un graffeur ayant fait une superbe fresque colorée, dessinée, la journée, peut aller dans la rue et inscrire sa signature rapidement, illégalement pour qu'il puisse être reconnu. Cela fait partie d'un même ensemble, le tag et le graffiti.
« Bush contre le monde », graffiti suisse.
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